Préambule
A la différence des aiguillages qui ne comportent que deux états (tracé direct ou tracé dévié) les traversées de jonction doubles ou TJD sont plus complexes à paramétrer dans le cadre des itinéraires, d’une part en raison de leur structure propre, d’autre part en fonction du modèle de traversée-jonction utilisé.
Cet article semblera ne pas apporter aux yeux du lecteur bien familiarisé avec EEP des informations nouvelles, mais il permettra aux nouveaux-venus de bien comprendre la structure interne d’une traversée-jonction pour pouvoir programmer correctement les contacts de voie dans le tracé d’un itinéraire.
Les différents types de TJD
A la différence des aiguillages qui ne comportent que deux états – tracé direct ou tracé dévié – les traversées de jonction doubles ou TJD sont plus complexes à paramétrer dans le cadre des itinéraires, d’une part en raison de leur structure propre, d’autre part en fonction du modèle de traversée-jonction utilisé.
Cet article semblera ne pas apporter aux yeux du lecteur bien familiarisé avec EEP des informations nouvelles, mais il permettra aux nouveaux-venus de bien comprendre la structure interne d’une traversée-jonction pour pouvoir programmer correctement les contacts de voie dans le tracé d’un itinéraire.
La figure 1 ci-dessus montre un exemple de TJD dans EEP. La difficulté de paramétrage des positions d’une Traversée-jonction nécessite de connaître la structure interne qui se cache derrière son apparence telle que nous pouvons l’observer dans cette photo.
Dans EEP, il existe 4 possibilités de création de TJD.
Les TJD à lames mobiles
Ces TJD sont disponibles, moyennant paiement, dans la boutique d’EEP. Elles sont de très belle facture, soigneusement modélisées et donc très réalistes (Fig 2). Elles offrent l’intérêt d’avoir les lames mobiles montrant leur mouvement au moment où on actionne un changement de position. Elles présentent toutefois plusieurs inconvénients décrits juste après les TJD "objets ferroviaires".
Les TJD "Objets ferroviaires"
EEP propose des TJD d’une seule pièce, accessibles dans l’éditeur voies ferroviaires – onglet « Objets ferroviaires », identiques aux modèles mobiles sauf qu’elles ne présentent aucune partie mobile. Examinons maintenant les inconvénients de ces 2 premiers types de TJD. Je tiens à souligner qu’il ne s’agit pas d’inconvénients dans l’absolu mais que ces modèles, par rapport à l’usage qu’on veut en faire, peuvent effectivement présenter des désagréments, ce qui est le cas pour des TJD qu’on souhaite exploiter dans le cadre d’itinéraires complexes :
- Ces appareils de voie ne sont pas modifiables. Il est impossible de modifier soit la longueur, soit l’angle de déviation. Autrement dit, l’utilisateur de ce type de TJD ne peut adapter le modèle aux caractéristiques de son réseau mais doit au contraire adapter le réseau aux caractéristiques de la TJD. De tels aiguillages ne permettent pas d’épouser fidèlement le tracé des voies, notamment à partir de plans de réseaux réels,
- Plus gênant, le paramétrage de la TJD dans un automatisme est beaucoup plus délicat. Il semble que ces TJD sont plus aisément programmables sous Lua dans le cadre des itinéraires,
- Les TJD mobiles sont munies d’une lanterne latérale, caractéristique propre aux appareils de voie allemands. L’utilisateur, soucieux de réalisme, qui souhaite utiliser ces TJD pour un réseau type Sncf ne peut supprimer cette lanterne comme il peut le faire avec les aiguillages construits manuellement dans EEP. Bien évidemment cet inconvénient n’en est plus un, dès lors que le modéliste envisage la construction d’un réseau allemand.
Les TJD dites "prédéfinies"
Les TJD préfabriquées, disponibles dans les menus déroulants « Combinaisons de voies prédéfinies » puis « Combinaison standardisées », eux-mêmes accessibles depuis la rubrique « Réseaux & terrain » figurant dans la barre de menu en haut des fenêtres 2D et 3D. Deux modèles sont proposés, ayant les même caractéristiques, à savoir angle de déviation de 6,4°, rayon de 190 m et espacement de voies de 4,5 m. La seule différence réside dans le fait que l’un est proposé comme TJD gauche, l’autre comme TJD droit. Cette distinction, à mon avis, n’a pas lieu d’être dès lors que l’on sait qu’une TJD est rigoureusement symétrique par rapport à son axe longitudinal. La figure ci-dessous montre 2 TJD, celle du haut étant « droite » et celle du dessous « gauche ». Une fois positionnées dans un réseau les TJD prédéfinies ne présentent aucune différence quant à leur orientation. (Voir figure 3 ci-dessous) :
Les TJD personnalisées
La quatrième et dernière option possible est, bien sûr, la construction personnalisée d’une TJD. Cela exige, au préalable, d’en connaître la structure, ce que nous allons voir plus bas mais surtout demande une certaine pratique. Que chacun se rassure, cela ne nécessite pas des compétences de haute volée mais comme je viens de le dire juste un minimum de pratique pour obtenir un appareil de voie soigné, agréable au coup d’œil.
La structure d'une TJD
Pour bien comprendre la structure d’une TJD, il suffit d’en poser une dans la fenêtre 2D en prenant bien soin de l’isoler afin de localiser les aiguillages qui la composent. La figure 4 ci-dessous met en évidence les aiguillages aux extrémités de chaque branche de traversée-jonction.
Chaque aiguillage est relié aux aiguillages opposés par des coupons de rail droits ou courbes :
La figure 5 montre une TJD « démontée ». Nous avons les 4 aiguillages, ici repérés de 1 à 4 et pour chacun d’entre eux une connexion avec 1 rail droit et 1 rail courbe.
Par exemple l’aiguillage 1 est relié aux aiguillages opposés par des coupons de rail droits ou courbes. Ainsi il est relié au 2 par un rail courbe et au 3 par un rail droit.
Les deux rails droits permettent le franchissement de la TJD en diagonale et se coupent en leur centre. Ici nous pouvons identifier ces 2 rails droits, l’un reliant 1 à 3 et le second 4 à 2 :
On s’assurera au moment de la pose de la TJD dans le réseau que les 4 aiguillages sont bien programmés « Branche principale » en tracé droit de 1 à 3 dans le cas présent pour l’aiguillage 1 et « Embranchement » en tracé courbe de 1 à 2 pour ce même aiguillage. Si tel n’est pas le cas il suffit de sélectionner l’aiguillage et d’ouvrir sa fenêtre de paramétrage et cliquer sur l’instruction « Permuter la branche principale avec la position Embranchement« . On obtiendra ainsi « Branche principale » pour une programmation en ligne droite et « Embranchement » pour l’itinéraire en courbe, ce qui est plus logique et évitera des erreurs de programmation par la suite.
Paramétrage d'une TJD
TJD prédéfinies ou personnalisées
Dès lors que l’on connaît parfaitement la structure d’une TJD, sa programmation dans le cadre des itinéraires ne pose aucune difficulté, cette opération revenant tout simplement à paramétrer l’aiguillage du point d’entrée de l’itinéraire. Il n’est pas nécessaire de paramétrer l’aiguillage de sortie dans la mesure où celui-ci est talonnable. Dans le cas des aiguillages « prédéfinis » comme pour ceux construits personnellement la programmation du parcours dans une TJD revient tout simplement à afficher dans le contact de l’aiguillage d’entrée la position désirée.
TJD Objets ferroviaires
Dans la fenêtre 2D les TJD de type « objet ferroviaire » présentent une icône verte avec 2 petits segments mobiles de couleur rouge. La position de ces 2 segments matérialise en fait la position de la TJD elle-même :
La figure suivante affiche les quatre positions possibles d’une TJD avec la dénomination de chacune d’elles, telle qu’elle apparaît dans le menu déroulant d’un contact d’aiguillage :
La figure 9 reproduit le menu déroulant « Positions » permettant de choisir la position désirée. Il convient de bien vérifier par rapport à l’icône verte que la position sélectionnée dans le menu déroulant correspond effectivement à celle demandée car les erreurs sont assez fréquentes.
Une astuce simple de vérification consiste à poser un contact sur la voie juste avant l »entrée dans la TJD (peu importe le type de contact) et de le faire glisser sur la TJD afin de s’assurer qu’il sort bien de cette TJD à l’endroit souhaité. Après ce contrôle on supprime le contact si la position est validée. Sinon on recommence l’opération jusqu’au bon résultat.
Les traversées de jonction simples
Dans cette dernière partie nous abordons les traversées de jonction simples (TJS). Si elles sont traitées dans le même article que les TJD c’est parce qu’elles sont conçues sur le même principe que leur grande sœur la TJD, à savoir que que les 2 bifurcations de sortie se font grâce aux aiguillages d’entrée.
Toutefois dans une TJS toutes les entrées ne sont pas équipées d’un aiguillage. Seules 2 entrées en sont munies, ce qui limite les possibilités.
Dans la figure 10 ci-dessus on peut comparer les structures d’une TJD (Appareil du haut) à celle d’une TJS (appareil du bas). Ainsi, on observe que la TJD est équipée de 4 aiguillages, à raison d’une par branche entrée-sortie. La présence des aiguillages est matérialisée par les flèches jaunes et leur moteur par un cercle rouge.
L’appareil du bas montre que seuls deux bras opposés sont équipés d’aiguillages, eux aussi matérialisés par les flèches et les cercles. Cela limite, bien évidemment les possibilités de bifurcation dans un sens comme dans un autre.
La figure 11 plus bas montre les possibilités d’une traversée jonction-simple. Cette figure doit être comparée à la figure 8 relative aux TJD.
On constate ainsi que la prise en courbe déviée « gauche – gauche » est rendue impossible du fait de l’absence d’aiguillages aux entrées de cet itinéraire.
En dehors de cette restriction, les caractéristiques d’une TJS demeurent tout à fait semblables à celle d’une TJS et par conséquent le paramétrage reste identique, sauf qu’il offre moins de possibilités :
Conclusion
Au terme de cet article qui, comme je l’ai mentionné en introduction, n’apportera pas d’éléments vraiment nouveaux aux utilisateurs expérimentés, je souhaite tout simplement qu’il permette aux débutants ou à ceux qui manquent encore de pratique de disposer de toutes les informations nécessaires, immédiatement exploitables, pour utiliser des traversées-jonction doubles et les paramétrer convenablement.
Les TJD sont des appareils de voie qui ont constitué, à l’époque, une invention technologique géniale en permettant des bifurcations sur 4 directions dans un espace restreint et donc de faciliter la circulation des trains, notamment dans les faisceaux de gare. Dans un réseau de modélisme virtuel elles apportent les mêmes avantages et y recourir ne peut être que bénéfique. N’hésitons donc pas à les utiliser !
Cet article est à présent terminé. Si vous avez des questions ou des suggestions, n’hésitez pas à contacter François par mail.
Merci pour vos commentaires utiles. Amusez-vous à lire un autre article.
L’équipe eep-world.com.